Thursday 12 May 2016

CADFA, Rapport sur les Droits de l'Homme. [Mars 2016, Abu Dis]


Jeudi 12 Mai 2016, Londres - Rabab



Traduction du rapport original disponible en PDF




   "Les habitants d’Abu Dis souffrent encore d’un quotidien fondé sur des violences et restrictions menées par l’occupation : l’immense mur de séparation, le système d’identité, les checkpoints un peu partout, le rétrécissement et la perte de terre par les colonies, la presque incursion quotidienne des soldats israéliens entièrement armée en raison de la présence d‘un camp militaire en plein milieu de la ville. Les Palestiniens essaient de mener une vie normale mais, leurs vies sont constamment interrompues par des mouvements de restrictions racistes, par des familles séparées et sans compter les problèmes économiques et environnementaux liés aux colonies israéliennes. 

      Au cours de ces derniers mois les violations n’ont fait qu’empirer, les mouvements de restrictions et les  violences militaires de toutes sortes n’ont fait qu’augmenter. Le conflit empire à travers la Palestine entière et les gens de Abu Dis sont affectés par ce phénomène d’un point de vue pratique comme d’un point de vue morale, en entendant constamment des mauvaises nouvelles. Depuis octobre 2015, de nombreuses personnes ont été tuées par l’armée israélienne et colons israéliens : 209 tués au total durant cette période (47 d’entre eux avaient moins de 18 ans), et dont 23 ce mois-ci. Au cours ce mois de mars, on compte 5 personnes tuées qui avaient moins de 18 ans dont 2 femmes et l’on compte 19 tués dans des checkpoints. L’un d’entre eux (photo ci-dessus) était Abdel Fattah Al Sharif à Hébron. Il a été blessé puis couché sur le sol quand un soldat a décidé de lui tirer une balle dans la tête. La scène a été filmée et la vidéo a été propagée sur la toile à l’échelle internationale. Depuis, de nombreux débats ont fleurit sur ce qui s’est passé, de nombreux Israéliens défendent l’acte commis par ce soldat et menacent à présent l’homme qui a filmé cette scène. 

    L’armée s’est rendu d’une manière évidente à Jérusalem et en Cisjordanie. Il y a eu de nombreuses blessures infligées et de nombreuses perquisitions. En plus des balles en caoutchouc, 380 (dont 4 enfants) personnes ont été enregistrées comme blessées par balles réelles. De plus, 647 Palestiniens ont été arrêtés et parmi eux 128 avaient moins de 18 ans et 16 étaient des femmes. [Des chiffres pour mars seulement] 
Sans compter les 1300 travailleurs palestiniens détenus pendant trois jours qui étaient sur les terres d’Israel et qui ont dû payer des amendes pour leurs libérations.  
En ce mois, le gouvernement israélien a donné autorité aux tribunaux militaires israéliens d’arrêter les enfants palestiniens de moins de 14 ans et de les envoyer en prison. 
Ce mois-ci, 159 maisons ont été démolies par l’armée israélienne. De plus, les autorités israéliennes ont décidé de prendre plus de 4 250 dounams de terres palestiniennes y compris un territoire au sud de Jéricho proche de la mer morte.  

    Quelques-uns des plus dramatiques événements qui ont eu lieu dans les environs d’Abu Dis et à Abu Dis même : 

Jeudi 3 mars : Un tribunal militaire israélien a décidé de donner 8 ans et 4 ans de prison respective à l'avocate Shereen Essawi et son frère Medhat. Leur frère Sameer célèbre pour sa grève de la faim et qui avait été arrêtée, il y a un an, a de nouveau été emprisonné pour une peine à perpétuité. Cette famille originaire d’Essawiya, entretien des liens solides avec la ville d’Abu Dis qui est tout proche. L’avocate Shereen a défendu des prisonniers palestiniens et parmi eux des jeunes originaires d’Abu Dis. Medhat quant à lui travaille pour le ministère des prisonniers palestiniens. Ils sont accusés par les autorités israéliennes de soutenir les prisonniers palestiniens ! Shereen avait anciennement déjà été arrêté et avait purgé un an de prison. 

Dimanche 6 mars : Les forces militaires israéliennes et leurs intelligents officiers ont perquisitionné la maison de Majd Bader en plein milieu de la nuit. Ils ont fouillé la maison et arrêté son fils Khaled âgé de 20 ans. 

Dimanche 6 mars : Le tribunal militaire israélien à condamné Shukri Al Hanash (âgé de 16 ans et étudiant à Boys School Abu Dis) à la prison d’Ofer pour une peine de 11 mois et 4 000 ILS (shekel) d’amende. Il a été accusé d’avoir pris part à des manifestations il y a an. Il était âgé de 15 ans lors de son arrestation; il avait tenté d’empêcher l’armée israélienne de le torturer avec des câbles électriques. L’avocat de Shukri a déclaré au tribunal, ce qui lui était arrivé mais, le juge a refusé d’examiner cette question. En somme, il n’y a aucune chance pour les Palestiniens de porter une affaire en justice au Tribunal militaire. Ces dernières informations sont rapportées par le journal Al Qods

Lundi 7 mars : Une jeune femme a été arrêtée par l’armée israélienne au checkpoint de Container dans le sud d’Abu Dis en plein après midi. Un soldat l’a soupçonné de menace, car elle airait près du checkpoint avec son sac à main. Ils l’ont alors arrêté puis ont fouillé son sac à main dans la salle de garde. Ils sont ressortis avec un couteau pour l’accuser de porter une arme blanche dans son sac à main. Ce mensonge qui l’accuse a permis aux autorités de l’emprisonner. La jeune femme est originaire de Jénine et vit à Abu Dis avec son mari. 

Lundi 7 mars : Les autorités israéliennes ont libéré Abdullah Awad dix jours après son arrestation. Mais aucune raison de son arrestation n’a été donnée à ce jour et il n’a pas été interrogé. (Cf, le rapport de février)

Mardi 8 mars : Très tôt dans la matinée, l’armée israélienne a envahi les maisons d’Abu Dis et a arrêter 3 jeunes hommes : Amir Jaffal, 31 ans, marié et père d’enfants en bas âge. Le frère de Mahmoud Jaffal qui est actuellement encore emprisonné. Ainsi que Ahmed Mahouli Ereqat le frère d’Ali également derrière les barreaux. 
Mardi 8 mars : L’armée israélienne a perquisitionné le bâtiment d’hébergement des jeunes étudiantes. Ils ont fouillé les chambres pendant deux heures et sont repartis sans explication et sans les informer de ce qui pourrait suivre. 
Vendredi 11 mars : Une descente nocturne de l’armée israélienne à Abu Dis a créé des affrontements. 17 jeunes ont été blessés. L’un d’eux a été grièvement blessé au genou et l’une à l’oeil. 
Lundi 14 mars : Le Tribunal militaire israélien de la prison d’Ofar a proclamé une sentence de 21 mois d’emprisonnement et 4 000 ISL (shekel) d’amende à Mahmoud Ayman Badr âgé de 17 ans et étudiant à Boys School Abu Dis qui avait auparavant déjà purgé 14 mois.

Vendredi 18 mars : Des affrontements ont eu lieu près du carrefour du camp militaire. L’armée a tiré à balles réelles et deux personnes ont été blessées. Les habitants de la région se sont plaints de la haute quantité de gaz lacrymogène qui pénétrait leurs habitations. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’à tard dans la nuit. 

Lundi 21 mars : En fin de journée scolaire, 3 Jeep militaires israéliens transportant un officier des renseignements israéliens ont créé un checkpoint dans la principale avenue proche des bâtiments du gouvernent. Ils sont entrés dans trois magasins et ont présenté des mandats officiels pour que les propriétaires rencontrent l’officier des renseignements israéliens. Lorsque les enfants sont sortis de l’école, les soldats ont commencé à tirer des  balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène. 

Mardi 22 mars : Manifestation à Kubsah entre Abu Dis et Aizariyeh. Deux jeunes de 15 ans, Mohammed Mohsen originaire d’Abu Dis et Ali Faraon originaire d’Aizariyeh ont été capturés par l’armée israélienne et battus en pleine rue puis embarqués au poste de police de Ma’aleh Adumim. Deux heures plus tard les pères respectifs de ces jeunes ont été invités à se rendre au poste de police et à verser une caution de 2 000 ILS (shekel) en attendant l’audience fixée en juillet prochain. Suite à cela, Mohamed a été hospitalisé, et le rapport médical mentionne qu’il a été battu avec des bâtons métalliques sur la tête et sur tout le corps (probablement des fusils). Mohammed rapporte que tout les deux ont été allongés sur la Jeep puis battus à plusieurs reprises jusqu’au poste de police. Ils ont ensuite été contraints de rester debout menottés, les yeux bandés jusqu’à l’arrivée de leur famille. 
Mercredi 23 mars : Tôt le matin, l’armée israélienne a perquisitionné l’habitation de Jaber Eriqat et Said Eriqat. Ils ont arrêté Basil, le fils de Jaber et Said aprèss la fouille. Les deux ont été emmenés au poste de police de Ma’aleh Adumim. 
Dimanche 27 mars : Le tribunal militaire d’Ofar proclame une peine de 6 mois d’emprisonnement et 4 000 ISL (shekel) d’amende sur Ali Ghalib Ayyab, âgé de 14 ans et étudiant au 9e cycle de Boys School Abu Dis. Deux autres de ses frères sont actuellement emprisonnés. 
Mercedi 30 mars : Le 30 mars 1976 est, un jour national pour les Palestiniens. Il correspond à la tuerie suite à une manifestation en Israël. Cette date est mémorielle pour les Palestiniens, car de nombreuses manifestations avaient eu lieu dans toute la Palestine. Le Croissant-rouge a rapporté que 23 personnes originaires d’Abu Dis et Aizariyeh avaient été blessées par des projectiles en caoutchouc envoyés par l’armée israélienne."