Monday 27 February 2017


2006-2016 Dix ans de rapports sur la situation des droits de l’homme à Abu Dis.



En tant qu’organisation fondée dans le but de promouvoir la question des droits de l’homme en Palestine, CADFA a collecté pendant près de 12 ans des histoires à propos du non respect de ceux-ci auprès de la population. CADFA fait des rapports mensuels depuis Mai 2006. Se rapprochant des dix ans de cette pratique, nous avons décidé d’y jeter un regard avec nos amis palestiniens. L’histoire est choquante.



« Nous vivons dans une cage » nous disent nos amis à Abu Dis. « Cette cage se rétrécit. Malheureusement, si des gens qui ont été emprisonnés ont été relâchés, la nouvelle génération entre dans le même cycle. Des gens se sont fait tuer et leur famille doit continuer à vivre sans eux. La seule chose qui évolue réellement sont les actions israéliennes sur le terrain autour de nous. Chaque année, ils émettent de nouveaux ordres de confiscation, un bout de terre après l’autre. Le mur a été construit, c’est un fait géographique. Les terminaux sur celui-ci, nouveaux il y a peu, nous donnent aujourd’hui l’impression d’avoir toujours été là. Les colonies grossissent, les routes pour les nouvelles colonies sont en place. Notre espace et nos opportunités rétrécissent. C’est déprimant de penser aux dix dernières années et c’est d’autant plus inquiétant de réfléchir aux dix prochaines. »



Vivre sous occupation militaire

Durant ces années, les israéliens ont construit et renforcé leur mur de séparation militaire qui passe au sein d’Abu Dis. En outre, ils ont donné la priorité à l’expansion des colonies et aux droits des colons qui jouissent d’une liberté de mouvement et de privilèges qui contrastent avec le sort réservé aux palestiniens. Ceux-ci sont soumis à une féroce législation militaire qui rétrécit leurs opportunités dans tous les sens du terme.

Les habitants d’Abu Dis continuent de souffrir tous les jours des restrictions et de la violence de l’occupation : séparations et difficultés causées par le mur, système de contrôle des identités et checkpoints partout autour d’eux, rétrécissement voire perte des terres dédiés aux colonies et incursions presque quotidiennes des soldats israéliens du fait de la présence d’un camp au milieu de la ville. L’occupation signifie beaucoup de choses pour les palestiniens, cette situation les pousse quotidiennement à faire des choix difficiles pour presque tout. Nous sommes bien loin d'expérimenter cela en Europe (il en va de même pour les colons israéliens vivant en terre palestinienne) et cela nous révolterait.



Nous avons listé certains événements importants de cette période. Ils sont parmi les plus dramatiques, mais il faut garder à l’esprit qu’ils ne sont que la partie visible de l’iceberg. Une fraction seulement des violations des droits de l’homme qu’ont dû endurer les palestiniens sur cette période.


2006

·         Les israéliens sont à la dernière étape de la construction du mur sur la partie Ouest d’Abu Dis. Ils bouchent la plupart des trous que les gens utilisaient pour se déplacer, comme celui de al-Bawabeh, emprunté pour se rendre à Jérusalem.

·         Le terminal de Zaituneh (un des principaux points de passages) est construit dans le nord d’Abu Dis, près de Aizariyeh.

·         La question des « tasreehs » (permissions) israéliennes, cartes magnétiques qui permettent à certains de franchir quotidiennement les checkpoints. Le refus du droit de passage devient régulier.

·         Il devient difficile d’atteindre les hôpitaux de Jérusalem, de l’autre côté du mur. Les patients doivent posséder une autorisation des militaires israéliens avant de pouvoir se rendre dans les hôpitaux. Les ambulances palestiniennes ne sont pas autorisées à franchir le mur, les gens doivent embarquer dans des ambulances israéliennes.

·         Mohammad Saleem Nawafleh (d’Abu Dis) est gravement blessé mais n’est pas autorisé à l’hôpital Hadassah parcequ’il est palestinien. Il meurt dans l’ambulance.

·         L’hôpital de Muqassad établit sur juste un mois une liste de 50 personnes en situation critique n’ayant pas pu atteindre l’hôpital.

·         Shehadeh Mohsen, un patient diabétique d’Abu Dis est tué au terminal de Sheikh Sa’ad, en essayant de se rendre à un rendre à un rendez-vous médical.

·         Les propriétaires du Cliff Hotel (réquisitionné par les israéliens) font campagne pour le récupérer.

·         L’histoire de l’emprisonnement de Hassan Sabri Bader (âgé de 15 ans) nous est raconté par son frère jumeau durant une visite à Londres organisée par CADFA, un parmis des centaines d’enfants emprisonnés. C’est le démarrage de notre campagne « child prisoner ».

·         Les israéliens font fermer deux clubs de jeunes à Abu Dis.

2007

·         Importantes confiscations de terres sur la partie Est d’Abu Dis.

·         Deux femmes de la région accouchent aux checkpoints.

·         Un trou dans le mur près du Cliff Hotel est rebouché par les israéliens.

·         Anas Awaisat (16 ans) est tué au checkpoint de Sheikh Sa’ad.

·         L’armée israélienne investit l’école des garçons d’Abu Dis, des élèves sont battus.

2008

·         Miriam Ayyad, 63 ans, est tuée par des soldats israéliens dans sa maison à Abu Dis.

·         Davantage de terres sont confisquées par Israël, de nouvelles décisions sont prises pour étendre les colonies.

·         Un plan est conçu pour construire une nouvelle colonie nommée Qadmat Zion à l’Ouest d’Abu Dis.

·         Attaque israélienne sur Gaza (plus de 5000 morts) conduit à des conflits quotidiens à Abu Dis.

·         Hammam Mohsen, 17 ans reçoit une balle dans la tête.

2009

·         Ibrahim Shamlawi, un étudiant de l’université d’Al Quds, est tué par un soldat israélien en rentrant chez lui depuis Abu Dis.

·         Un vieil homme d’Abu Dis est renversé par une voiture près de la colonie de Maale Adumim. Il meurt de ses blessures. Le conducteur, un colon israélien, ne s’est pas arrêté.

·         Les israéliens construisent des tours de garde et d’autres fortifications autour du checkpoint de Container au Sud d’Abu Dis.

·         « The Abu Dis dozen ». Khalil Qurie (13 ans), Yazan Dandan (13 ans), Mahmoud Jaffal (13 ans) et d’autres enfants sont arrêtés. Leurs cas sont pris en charge par CADFA.

2010

·         Activités israéliennes à Jérusalem. Invasions et attaques sur l’esplanade et dans la mosquée Al Aqsa, confiscation de maisons par des colons à Sheikh Jarrah.

·         Plusieurs attaques contre des jeunes gens à Abu Dis. Mohammad Halibiyeh, poursuivi par l’armée, se fait tirer dessus, battre et arrêter.

·         Trois frères de la famille Badr sont attaqués par l’armée dans leur maison.

·         Emad Mohsen, 16 ans, est arrêté au terminal Zaituneh, il est battu ainsi que sa famille.

·         L’armée envahit l’université d’Al Quds. Des équipements sont confisqués et certains professeurs sont arrêtés.

·         Le gouvernement israélien déplace le poste de police de Jérusalem vers la zone E1, à l’extérieur de la colonie de Maale Adumium.

·         Un groupe de jeunes hommes d’Abu Dis, sont terriblement battus par les soldats israéliens près de la Mer Morte.

·         La maison de Ammar Salameh’s à Abu Dis est détruite par Israël. 

·         L’armée israélienne envahit l’école des garçons de Abu Dis, les enfants et les professeurs sont battus.

2011

·         Le département Civil israélien arrête de donner des permissions aux femmes de Cisjordanie pour accoucher dans les hôpitaux de Jérusalem.

·         De nombreux enfants sont arrêtés, dont Anis Ayyad et les jumeaux Bustami (tous 15 ans) qui sont arrêtés chez eux. Leurs pères sont battus pendant l’arrestation.

·         Mohammad Hassan Eriqat (15 ans) se fait tirer dessus près du camp militaire, emmené à l’hôpital où il est enchainé à son lit.

·         Walid Sharaf (15 ans), souffrant d’une maladie chronique est arrêté et sa famille n’est pas autorisé à le voir.

·         Motassem Adwan, un étudiant de l’université d’Al Quds est tué par balle par les soldats israéliens.

·         Davantage d’ordres de confiscations de terres sont émis. Les bédouins qui vivent à Wadi Abu Hindi, près d’Abu Dis trouvent un ordre d’éviction coincé sous une pierre.

·         Un ordre de destruction d’une école est donné à ces mêmes bédouins.

·         Les écoles palestiniennes de Jérusalem sont interdites d’utiliser les livres d’écoles palestiniens.

·         Des prisonniers font une longue grève de la faim.

2012

·         Cinq emprisonnements administratifs à Abu Dis (emprisonnements sans procès).

·         Des prisonniers en détention administrative font une très longue grève de la faim, jusqu’à 66 jours pour Khader Adnan. Manifestations quotidiennes en signe de solidarité.

·         « La guerre contre les bédouins ». De nombreuses démolitions de maisons. Les bédouins sont forcés de se déplacer plus à l’Est, au Sud ou au Nord de la colonie de Maale Adumin, ce qui les force à pénétrer dans la zone d’Abu Dis.

·         Ali Said Kaabneh (14 ans) d’Abu Dis est emmené par les soldats israéliens au camp militaire et est battu sévèrement. Il est hospitalisé.

·         Le gouvernement israélien propose des réductions de taxe aux israéliens qui souhaitent financer la construction des colonies. En même temps il émet des ordres de démolitions pour les maisons palestiniennes.

·         Confiscation de terres à Aizariyeh pour élargir la route qui mène à la colonie de Maale Adumium. De gros magasins et hôtels y sont construits.

·         Les israéliens renomment les checkpoints avec des noms hébreux.

·         Les israéliens arrêtent de donner la permission aux non-israéliens (donc aux palestiniens) de porter une affaire devant les tribunaux israéliens.

2013

·         Les israéliens émettent un nouvel ordre de confiscation de terres. Environ 1200 donums sur le territoire d’Abu Dis. Les habitants manifestent mais l’armée israélienne y met fin.

·         Le village de protestation construit à Jabal al-Baba (Est d’Abu Dis) est détruit par l’armée. Les israéliens en profitent pour détruire davantage de maisons de bédouins.

·         Les manifestations deviennent régulières en ville, notamment les vendredi après-midi. Des jeunes parviennent à faire un trou dans le mur près de l’université.

·         Beaucoup d’emprisonnements, y compris de jeunes gens.

·         Les israéliens ouvrent une nouvelle route exclusivement réservée aux véhicules militaires qui longe le mur d’Abu Dis.

·         Deux maisons d’Abu Dis sont détruites par l’armée israélienne.

·         Israël interdit à Mazen Salahuddin, directeur de l’école de garçons d’Abu Dis, de quitter le pays dans le cadre d’une visite CADFA.

·         Samer al-Issawi, prisonnier sans procès, fait une grève de la faim de 6 mois. Sa famille est lourdement harcelée durant cette période.

·         L’armée israélienne envahit l’université d’Al Quds.

·         Des jeunes hommes d’Abu Dis sont utilisés comme des boucliers humains par l’armée israélienne durant des heurts en ville.

·         Les israéliens envahissent les locaux d’une association dédiée à la santé mentale et le vice maire d’Abu Dis est arrêté.

·         Un enfant bédouin est renversé par la voiture d’un colon mais l’ambulance palestinienne n’est pas autorisée à le prendre en charge.

·         La famille du prisonnier Amer Baher apprend que celui-ci ne va pas bien mais n’obtient pas davantage de renseignement à son sujet.

·         43 rues dans l’Est de Jérusalem changent de nom, passant de l’arabe à l’hébreu.

2014

·         Adam et Johar Johar, deux jeunes footballeurs âgés de 16 et 18 ans se font tirer dessus et sont maitrisés par l’armée israélienne au moyen de chiens, que les soldats font asseoir sur eux. Ils sont sévèrement blessés, autorisés à se rendre en Jordanie pour se faire soigner, ils sont arrêtés à leur retour. Après une campagne dans laquelle CADFA s’implique, ils sont relâc

·         Des femmes de retour d’un visite CADFA au Royaume-Uni sont dans même bus que Raid Zaiter, au moment où celui-ci est sorti du bus par l’armée et tué par balle.

·         Mohammed Abu Khdair (15 ans) de Shofat à Jérusalem est kidnappé et tué par des colons.

·         Un drame en entrainant un autre, Dr Samih Wohesh est tué par des gaz lacrymogènes dans sa maison pendant l’une des manifestations organisées pour protester contre la mort Mohammed.

·         Guerre féroce à Gaza, manifestations quotidiennes à Abu Dis comme partout en Palestine.

·         Un certain nombre de colons et un membre de la Knesset construisent une tente près d’Abu Dis et appellent à l’annexion de la colonie de Maale Adumin.

·         Les israéliens utilisent un spray à l’odeur d’égout pour forcer les habitants à rester chez eux.

·         Ils commencent aussi à tester et à utiliser un nouveau type de balle silencieuse nommée « tutu » qui blesse des dizaines de jeunes gens à Abu Dis. Ils semblent viser les jambes.

·         Adam Eriqat (17 ans) reçoit une balle dans la tête, son ambulance est stoppée par l’armée ce qui contribue à empirer sa condition.

·         En Octobre, une nouvelle invasion de l’armée israélienne dans l’école de garçons d’Abu Dis. Des gaz lacrymogènes sont très fréquemment lancés aux alentours de l’école.

·         Davantage de destructions de maisons de bédouins à Jabal al-Baba.

·         Vers la fin de l’année, les invasions de colons israéliens sur l’esplanade et dans la mosquée d’Al Aqsa sont presque quotidiennes.

·         En Novembre, Yousef al-Ramouni d’Abu Dis, un conducteur de bus à Jérusalem est pendu dans son bus par des colons radicaux. Aucune investigation ni condamnation.

·         En Décembre, l’armée israélienne investit l’hôpital Mukassed à Abu Dis.

·         Les israéliens produisent une nouvelle loi pour punir les parents des enfants qui jettent des pierres. Elle vient s’ajouter à la très lourde amende que doivent déjà payer les parents si leurs enfants sont pris à jeter des pierres.

2015

·         Les israéliens confisquent des terres à l’Est d’Abu Dis (1089 donums). Les plans israéliens sont de construire un nouveau village bédouin dans la zone proche d’Abu Dis, dans le but de faire déménager les bédouins vivant autour de la colonie de Maale Adumin. Dégager la zone pour agrandir la colonie.

·         Des locaux construisent un village de protestation sur ces terres, Babt al-Quds. L’armée arrête les activistes et ferment le camp.

·         Les israéliens mettent énormément de pression sur les bédouins locaux. Ils ferment une école dans un village, condamnent la route principale qui conduit à un autre et démolissent des maisons dans tous.

·         Les israéliens construisent une porte sur la route menant au village de Azzaem.

·         De nouveaux problèmes en ce qui concerne les prisonniers et les détenus administratifs. De nouvelles manifestations, grèves de la faim et tentes de solidarité dans Abu Dis.

·         L’indignation gagne toute la Palestine quand la maison de la famille Dawabsheh est incendié par des colons dans le village de Duma. Un bébé est brûlé, peu de temps après ses parents meurent.

·         L’armée envahit à nouveau l’école des garçons et l’université d’Abu Dis.

·        Depuis Octobre, augmentation du nombre d’affrontements partout en Palestine, particulièrement aux checkpoints. De nombreux jeunes gens sont tués dont des étudiants de l’université d’Al Quds.

·         Les invasions de l’armée à l’université conduisent à un incendie en son sein.

·         Deux jeunes femmes de la famille Eriqat d’Abu Dis sont arrêtés à Hebron près de la mosquée Ibrahimi.

·         De nombreux jeunes gens d’Abu Dis se font tirer dessus, certains sont gravement blessés.

·         Durant les trois derniers mois de 2015, 144 jeunes palestiniens sont tués par l’armée israélienne et les colons.

·         L’armée israélienne ouvre une nouvelle prison pour enfants palestiniens à al-Ramleh derrière la ligne verte en Israël

2016

·         Mohammed Nabil (17 ans) est tué par balle à Abu Dis.

·         Plusieurs invasions de l’armée israélienne dans l’université, des maisons et des magasins d’Abu Dis.

·         L’armée israélienne détruit une salle de noces entre Abu Dis et Aizaria.

·         L’armée israélienne blesse des dizaines de jeunes manifestants avec des tirs à balle réelles ou en utilisant des balles en caoutchouc. Elle envahit en outre une installation de protestation, construite en soutien du prisonnier Mohammed al Qeeq qui fait une grève de la faim.

·         Les israéliens donnent des permissions pour de nouveaux hôtels et des lieux touristiques dans les colonies de Maale Adumim.

·         Davantage de destructions de maisons dans les villages bédouins à l’Est d’Abu Dis.

·         Les israéliens ordonnent aux mosquées d’Abu Dis de cesser l’appel à la prière à l’aube.

·         Davantage de pressions sur les bédouins vivant sur les zones convoitées pour les colonies. Cette fois-ci, ce sont les professeurs venant de l’extérieur qui sont visés, il leur devient difficile d’aller travailler.

·         Les checkpoints militaires autour d’Abu Dis sont souvent fermés, des fois pour plusieurs jours.

·         Mohammad Mousa Bader d’Abu Dis (19 ans) reçoit une balle dans la jambe, est sévèrement battu et est emprisonné pour une peine de 16 ans. Beaucoup clament son innocence.

·         Les israéliens changent leurs lois pour pouvoir utiliser la loi militaire sur les palestiniens de moins de 14 ans.

·         En 2016, 125 jeunes palestiniens sont tués par l’armée israélienne et les colons, principalement près des checkpoints. Parmi eux, 30 avaient moins de 18 ans, dont une jeune femme de Biddu alors que des membres de sa famille étaient en visite au Royaume-Uni avec CADFA.

Tuesday 7 February 2017

Conférence des organisations de jumelage Royaume-Uni/Palestine

Le 28 Janvier dernier, je me suis rendu à Hounslow dans l'Ouest de Londres, en compagnie de Nandita et d'Ursula, volontaire de CADFA. Nous avons assisté à la conférence annuelle et à l'assemblée générale du réseau des organisations qui entretiennent des relations de jumelage avec la Palestine (Britain Palestine Friendship and Twinning Network). CADFA est un des acteurs de la création et de la mise en place de ce réseau.

En grande partie, cette conférence fut une succession d'interventions et de présentations, assurées par différentes personnes, représentants des associations et du pouvoir public. Il y a eu cependant de la place pour des échanges, des questions et nous avons terminé la journée par des groupes de travail, suivis de restitutions.

Les interventions étaient très intéressantes même si certains thèmes et certaines énonciations de faits me paraissent aujourd'hui assez "banales", dans le sens où je ne suis plus étonné par les difficultés quotidiennes que vivent les Palestiniens.

Une chose qui m'a marqué est l'âge des participants. Ursula et moi étions les deux seules personnes dans la vingtaine, la quasi-totalité des autres étaient des retraités. Cela signifie deux choses, ils étaient presque tous des bénévoles et sans eux, le Royaume-Uni, sans tissu associatif, n'entretiendrait pas de réelle relation de jumelage avec la Palestine. De même, cela veut dire qu'il n'y a pas de vraie force de travail associative sur la question, ce ne sont pas des salariés. Est-ce une composante de ce secteur au Royaume-Uni ? Ou est-ce propre au sujet de la Palestine ? L'inquiétude quant à la difficulté d'impliquer des jeunes dans le processus à été plusieurs fois soulevée.

Par ailleurs, il semblerait que l'un des principaux obstacles rencontrés par ces associations se situe dans leur travail avec les écoles. En effet, il apparaît difficile d'y maintenir des liens. Cela s'explique en partie par la nature de ce travail, ce n'est pas quelque chose qui s'établit une fois pour toutes, mais qui nécessite de constantes sollicitations. Cependant, ce n'est pas la seule raison. Cette difficulté résulte beaucoup de plaintes et de craintes infondées de la part des parents (climat ambiant et terrorisme) et de l'action de certains d'entre eux (pro-israéliens ?) qui cherchent à faire barrage. Les écoles préfèrent abandonner.